De nombreuses personnes sur le marché boursier ont vu naître le terme « stock picking » et s’interrogent de savoir si cette pratique découle d’un savoir-faire ou d’une science. L’opinion d’Edouard d’Espalungue, analyste financier.
« Tout le monde à Wall Street est si intelligent que leurs brillances se compensent mutuellement. Et que tout ce qu’ils savent est déjà reflété dans le niveau des prix des actions, à peu près, et que par conséquent, ce qui se passe dans le futur représente ce qu’ils ne savent pas. » (Charles Brandes)
“Stock-picking” vient de l’anglais et signifie « sélection d’actions ». Le stock-picking est donc la sélection ciblée de certaines actions. Il s’agit d’un placement actif en actions.
On l’oppose ainsi à l’investissement passif en actions où il s’agit simplement de reproduire le marché global (définition), ce qui se fait en général par l’achat de fonds indiciels (ETF). Dans le cadre d’une approche passive, on renonce donc à repérer des actions individuelles rentables et on achète plutôt, pour simplifier, indirectement le marché dans son ensemble.
Sommaire
- Edouard d’Espalungue : “Le grand objectif du stock picking est de faire mieux que le marché élargi”
- Edouard d’Esaplungue : “Tout le monde peut-il réussir le stock picking ?”
- Edouard d’Espalungue : “Le stock picking est un art”
- Edouard d’Espalungue : “Investir nécessite – avant tout – de penser par soi-même”
Edouard d’Espalungue : “Le grand objectif du stock picking est de faire mieux que le marché élargi”
Le grand objectif du stock picking est de faire mieux que le marché élargi ou que les stratégies d’actions passives. C’est pourquoi l’évolution du rendement d’une stratégie de stock-picking est généralement comparée à la performance des grands indices comme le DAX, le Dow Jones et autres. Un objectif : battre le marché !
De nombreux investisseurs privés pratiquent donc le stock-picking afin d’obtenir un rendement supérieur à celui du marché global. Pour réussir le stock picking, on applique souvent une stratégie boursière ou une méthode d’analyse des actions. L’étude des actions se fait généralement sur la base de critères fondamentaux (analyse fondamentale) et/ou de critères graphiques de sélection des actions (analyse graphique ou technique graphique).
Edouard d’Esaplungue : “Tout le monde peut-il réussir le stock picking ?”
Malheureusement, certains investisseurs privés pratiquent le stock-picking… sans stratégie boursière en arrière-plan. Au lieu de cela, ils achètent sur un coup de tête des actions dont ils supposent qu’elles vont monter à l’avenir. Ces investisseurs, souvent peu expérimentés, achètent, par exemple, des actions qui viennent d’être recommandées dans une quelconque newsletter gratuite, dans une communauté boursière ou par des amis ou des connaissances. Il n’est pas rare que cette approche négligente tourne mal et entraîne tôt ou tard des pertes…
Cependant, il n’est pas nécessaire de chercher soi-même des titres prometteurs pour faire du stock-picking. On peut aussi miser indirectement sur un placement actif en actions sans devoir chercher soi-même des actions fortes.
Et ce, en faisant appel à des experts en actions. Cela peut se faire en investissant dans un fonds d’actions actif (dans ce cas, un gestionnaire de fonds sélectionne les titres) ou avec une lettre boursière (des experts donnent des conseils sur les actions que l’on achète ensuite).
Mais au fond, qu’en est-il de ces experts ? Comment réussissent-ils ces investissements ? Est-ce une science ? Ou alors, est-ce un art dont eux seuls ont la maîtrise ?
Edouard d’Espalungue : “Le stock picking est un art”
Pour quiconque s’adonne au stock picking, le stock picking est un art ! Tous les experts experts, intentionnellement ou non, tenteront de vous convaincre que leurs choix est un art non-reproductible : vous pouvez donc investir dans leurs fonds, copier servilement leurs idées ou abandonner, car vous ne serez jamais capable de les imiter.
Quand bien même vous comprendriez leurs processus d’investissement, souligne l’analyste financier Edouard d’Espalungue, leurs excellents résultats seraient difficilement reproductibles. Voyez l’exemple classique de Warren Buffett : on sait tout sur sa façon d’investir… Et pourtant, après 60 ans, on est toujours là à essayer de reconstituer le secret de sa réussite. Sans parler des innombrables articles et livres qui vous expliquent pourquoi vous devriez tous investir comme lui et pourquoi vous ne le pouvez pas.
Ce qui nous échappe malheureusement, c’est que l’on parle en fait de deux activités distinctes et indépendantes : l’évaluation et la sélection des titres. Trop souvent, on a tendance à les confondre : mais il ne faut pas confondre l’évaluation d’une action avec le jugement qualitatif (« bon » ou « mauvais »).
Mon opinion personnelle :
- L’évaluation est essentiellement quantitative, la sélection est beaucoup plus qualitative.
- L’évaluation concerne (principalement) le passé et le présent, la sélection concerne plutôt l’avenir.
- L’évaluation doit être absolue, mais la sélection est généralement relative.
À partir de ces hypothèses, on peut déduire que la sélection des actions est effectivement un art, mais que l’évaluation des actions est définitivement une science. L’approche de l’évaluation de tout investissement doit être cohérente et rationnelle (quantitative), mais le choix final doit être qualitatif.
Déterminer la marge de sécurité d’un investissement est effectivement la première étape nécessaire. Mais le fait qu’une action ait un excellent potentiel de hausse n’est pas en soi une raison suffisante pour l’acheter. La sélection des actions est un processus indépendant, mais tout aussi important, qui consiste à décider quelles actions on veut réellement acheter : et cela ne peut se faire en triant les idées uniquement sur la base de leur potentiel de hausse.
Identifier un investissement sous-évalué et gérer son portefeuille sont deux choses différentes : ceux qui sont bons dans le premier cas ne le sont pas toujours dans le second. Bien sûr, il est important d’évaluer correctement un investissement, mais aujourd’hui, tout le monde dispose des mêmes modèles et informations. Ce qui différencie les meilleurs investisseurs est leur capacité à choisir entre différentes opportunités, en essayant d’éviter les biais (financiers et comportementaux) auxquels nous, simples mortels, sommes sujets.
Edouard d’Espalungue : “Investir nécessite – avant tout – de penser par soi-même”
Ce qu’il faut retenir ici est que les études sont importantes et aident grandement. Mais en matière d’investissement, la chose la plus importante est d’être capable de penser par soi-même : et cela n’est guère enseigné dans un environnement universitaire, où la conformité à l’orthodoxie telle que l’hypothèse de marché efficace (EMH) prévaut.
Si vous souhaitez surpasser le marché en termes de rendement grâce au stock-picking, vous devez trouver une bonne stratégie boursière en laquelle vous pouvez avoir confiance.
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